C’est vraiment dur d’être une mère !

Avant d’avoir des enfants, j’avais une vision idyllique de la vie de famille, et je m’imaginais volontiers mère au foyer, pouponnant mes multiples enfants avec une joie émerveillée.

Dix ans plus tard, après deux enfants, un divorce, et deux belles-filles, je vois les choses nettement différemment.

Tout d’abord, avoir un enfant est un chamboulement complet dans la vie d’un couple, et je dois admettre que les premiers mois, malgré le grand bonheur qu’apporte l’arrivée d’un bébé, tournent vite au cauchemar. Pour ma part (et celle du papa), j’ai été épuisée, débordée avec l’arrivée de ma première fille. Je vous laisse imaginer ce qu’a donné l’arrivée de ma petite deuxième.

Le pire, c’est que j’ai été très chanceuse : mes filles ont fait leurs nuits tôt, n’ont jamais été difficiles à gérer, et n’ont pas eu de gros problèmes de santé. Je n’imagine même pas dans quel état j’aurais été si j’avais dû faire face à des nuits tronquées pendant des mois ! Je tire mon chapeau à toutes celles et ceux qui arrivent à garder le sourire malgré les nuits blanches.

Dès que j’ai entendu les premiers « Profite de ton bébé, ça passe tellement vite !« , je n’ai pas compris. Je crois que les parents d’enfants plus grands, ou les grands-parents, souffrent d’amnésie partielle en ce qui concerne l’arrivée de leur bébé.

J’ai rencontré parmi mes collègues, mes amies et ma famille, une majorité de jeunes mères qui rencontraient les mêmes difficultés que moi, et certaines qui peinaient beaucoup plus. Il faut lever ce tabou : avoir un bébé n’est pas toujours porteur d’autant de joies qu’on l’espérait et demande des sacrifices personnels qu’on ne pouvait pas imaginer.

Je crois qu’il faut se déculpabiliser rapidement, et surtout ne pas hésiter à:

  • laisser son ou ses enfants dès qu’on en a l’occasion et dès qu’on ressent trop de fatigue, à ses parents, beaux-parents, ou une autre bonne âme qu’on arrive à trouver !
  • essayer de laisser une plus grande place au père (qui tout compte fait peut se débrouiller bien mieux qu’on ne le pensait !). Nous sommes tout de même des héritières de grandes féministes !
  • arrêter d’essayer de tout vouloir faire dans la maison et de cibler ses priorités. Pour moi, mes enfants ne mangent que des plats faits maison et bio,, mais je ne repasse pas le linge, et je suis loin d’être maniaque sur le ménage …
  • raconter à ses copines, collègues ses petits malheurs du quotidien, et aller voir un thérapeute quand on sent que la situation nous échappe et qu’on est sur le point de déborder.

L’arrivée des enfants est un vrai défi pour le couple, la vie professionnelle, et la vie sociale. Et c’est avec un grand plaisir que je vois mes filles grandir, devenir chaque jour plus autonomes, et se détacher un peu de moi.  Je peux enfin à nouveau m’occuper de moi, sortir sans trop culpabiliser (quoique la culpabilité …).

Maintenant que j’ai un peu sorti la tête de l’eau (plus de couches, biberons ni poussettes chez moi), je peux faire le constat suivant : j’adore mes enfants, mais ils ne suffisent pas à mon bonheur et je ne les envisage comme une fin en soi. Je suis une femme, qui a besoin d’une vie de couple, d’une vie sexuelle, d’une vie sociale et d’une vie professionnelle. Et je dois avouer honteusement que je pense parfois avec envie aux femmes de mon âge qui n’ont pas d’enfants et à la liberté dont elles bénéficient !

J’ai trouvé écho des difficultés (avec soulagement) que j’ai rencontrées dans ces livres :

Le conflit : la femme et la mère, d’Elisabeth Badinter

Un heureux événement, Eliette Abécassis

Le bébé, de Marie Darrieusecq

Retrouvez tous les nouveaux articles sur le blog tout neuf Eveil et éducation des enfants 🙂

21 Commentaires

Classé dans Féminisme et maternité

21 réponses à “C’est vraiment dur d’être une mère !

  1. valérie

    J’attends la suite avec impatience bisous @ vous 6

  2. philippe

    Ne me décourage pas, je suis presque prêt à devenir maman.

  3. mauvaise mère

    Bien d’accord avec cet article. C’est dur de devenir mère et je supporte pas ces femmes qui font genre tout va bien, qu’elles gèrent tout, que c’est super la maternité. Oui c’est bien, mais faut pas oublier de parler des moments difficiles que nous partageons et vivons toutes!
    Merci pour cet article

  4. hurricane

    Merci pour cet article, il résonne beaucoup en moi ! Etre mère n’est pas aussi simple simple et évident qu’on voudrait bien nous le faire croire.
    Merci de nous déculpabiliser !
    Merci aussi de citer Un heureux événement, un livre qui fait du bien…

  5. Lea

    Merci infiniment pour ce post…….!!

  6. sandrine

    je partage exactement ta vision réaliste des choses, l’arrivée d’un enfant est un tsunami même si on y était préparé! arrêtons de culpabiliser, nous ne serons jamais des mères parfaites mais juste des femmes qui font ce qu’elles peuvent et du mieux qu’elles peuvent…j’aime profiter de ma fille, mais aussi de mon mari, travailler, voyager ( en amoureux!) sortir et refaire le monde avec mes copines, il faut juste trouver un équilibre, son équilibre entre sa vie de maman et sa vie de femme 🙂 Ne nous oublions pas!

  7. laviedur

    merci pour ce poste j’étais presque prête mais je savais bien qu’une dur réalité se cacher derrière tout ce « bonheur » je vais attendre encore un peu finalement …

  8. Johanna

    Si seulement on m’avait dit ça « avant »…le papa ma forcé la main et maintenant il voyage, on est séparé, j’assume tout. Et mon petit même si je l’aime fort…c’est super dur

  9. Hamoumou

    ma fille vient d’avoir 2mois et j’avoue que je suis épuisée travaillant de nuit j’ai du mal à adopter un rythme de journée alors du coup je galère pour qu’elle fasse ses nuits. J’ai décidé de prendre un congé parental pour pouvoir avoir du temps pour elle et pensais avoir du temps pour moi réfléchir à une éventuelle reconversion mais là pareil je trouve que nous sommes lésées niveau compensation financière et au niveau du temps puisqu’ elle monopolise tellement d’attention que du coup pas de temps pour moi. Le fait de ne plus avoir de vie sociale, ou de vie amoureuse avec mon chéri me manque. Moi qui suis quelqu’un de très indépendant j’ai hate qu’elle soit un peu plus grande. Je culpabilise de penser qu’au final je n’étais peut-être pas prête d’avoir un bébé, je culpabilise d’être parfois à bout, fatiguée, énervée. Mais malheureusement de peur de passer pour une mauvaise mère ou de ne pas être à la hauteur je ne montre rien au contraire je prends beaucoup sur moi. J’ai peur que mon amour prenne le large si on ne trouve plus de temps pour nous et je ne sais pas si je serai à la hauteur seule. J’avais tant voulu l’avoir ma fille mais j’avais imaginé que ça se passerait différemment. Après avoir vécu une super grossesse ou j’avais l’impression d’avoir une vraie connexion avec mon bébé, j’ai eu le sentiment à sa naissance qu’on était devenue deux étrangères et qu’il faudrait faire à nouveau connaissance. Alors bien-sûr que je l’aime et je suis complètement gaga devant ses sourires même après une mauvaise nuit un sourire et tout est pardonné. Mais j’ai l’impression de faire beaucoup de sacrifices sur ma vie et d’être complètement dévouée à elle au point de m’oublier alors que monsieur à garder toutes ses habitudes de vie j’ai peur que si je le sollicite il pense que je ne suis pas à la hauteur. Dur dur d’être maman.

  10. Un témoignage qui très tranche avec les discours classiques, mais qui met en avant une certaine part de réalité vécue par de nombreuses mères.

  11. Ana

    Tout à fait d’accord, et ça me rassure que d’autres pensent comme ça, car parfois au début on se demande si on est normale quand on réagit mal face à la maternité, on a même honte parfois d’être comme ça. Mais tout ça, tous ces états sont surtout, pour ma part, a la grande fatigue. Quand je suis moins fatiguée, ça va mieux, je supporte mieux cette nouvelle vie.
    Mais je tiens à dire quand même une chose pour ne pas décourager les futures mamans, c’est qu’il y a quand même de BONS et BEAUX moments avec son bébé ( voir l’évolution, les sourires, les câlins, leur petit bouille rigolote, les petites en balade en poussette en famille etc… )

    ça fait toujours du bien de parler !!! ne rien garder pour soi. Besoin de parler pour se libérer. Peu importe ce que pense les gens en face.
    😉

  12. Marimarron

    Merci… Merci de lire tous ces témoignages, avoir un bébé s’est aussi utiliser la totalité de son énergie pour une seule et unique chose : le bien-être de son enfant. Or le prix à payer est lourd, on l’a énuméré ici ( fatigue, isolement, doute en permanence de bien faire, ne plus exister pour soi, couple en pause…) le lire ce n’est pas le vivre. C dur en vrai. Pfiou… Je suis à bout de force. Courage.

  13. Hélène Jaffrès

    Courage à vous toutes qui découvrez la maternité. Avec un bébé, les 100 premiers jours sont les plus durs, dit-on. J’ai trouvé que c’était assez vrai. (Même si les miens ont mis beaucoup plus longtemps que ça à faire leurs nuits !) Aujourd’hui, mes enfants ont 6 et 4 ans et si j’ai pu avoir le sentiment d’avoir fait une bêtise (ben oui…), tout ça s’est envolé. Attention, il reste des difficultés ! Mais je me souviens de ce sentiment d’être totalement phagocytée par eux. Ce sentiment s’est volatilisé. Ils grandissent et on retrouve plus de liberté. Du coup, l’idée saugrenue me trotte dans la tête… d’en faire un 3e ! Comme quoi, je dois être un peu maso !
    Et non, en effet, mes enfants ne suffisent pas à mon bonheur et heureusement, quelle pression sur eux ! Mais je les aime comme une folle et je ne regrette rien !

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